Les wing-overs /1
Introduction
On parle de wing-overs pour évoquer une série de virages pendulaires avec inversion de la rotation à chaque fois. Dans cette manœuvre, le pilote va toujours plus vite que la voile. Cela peut ressembler aux petits balancements à la sellette que l’on a évoqués au chapitre sur le roulis. Wing-over signifie littéralement «voile à l’envers» ou «retournement de la voile» ou encore «par-dessus la voile »! La manœuvre est donc plus engagée.
Vue d’ensemble
Ce montage illustre une série de 4 inversions. Nous commençons avec une phase d’accélération issue d’un précédent mouvement (image 1). De 2 à 6, nous avons un premier virage à droite. De 6 à 11, un virage à gauche. De 11 à 15, un nouveau virage à droite. Et de 15 à 20, un dernier virage : à gauche.
Lors d’une série de wing-overs, chaque virage engendre une rotation d’environ un demi tour pour les petits wing-overs, et de 3/4 de tour pour les gros.
Vous pouvez remarquer que les images 2, 6, 11, 15 et 20 sont quasiment alignées verticalement. Et à chaque fois, le pilote est à peu près revenu sous sa voile, à son point d’équilibre (0° de roulis lorsque l’assiette est de 0°). C’est notamment vrai en 2, 11 et 15. C’est moins bien fait en 6 et en 20!
Voici la vidéo originale
Un exercice difficile et engagé!
La difficulté vient des nombreuses actions à accomplir : à la sellette, à la commande intérieure, et à la commande extérieure. De plus, il y a de nombreux timings à respecter et nous savons que le timing est un élément important de la difficulté. Un autre aspect relève du physique et du mental : la manœuvre procure de la vitesse et des g, comme en 360.
Mais réaliser une série de wing-overs est surtout un exercice engagé ! Les risques sont sérieux: fermeture avec risque de cravate, autorotation ou pire encore.
Vidéo: un aperçu des risques en wing-over
Pourquoi travailler les wing-overs?
Cet exercice difficile permet de développer pas mal de compétences de pilotage. Par exemple être capable de gérer les mouvements pendulaires avec de l’énergie. C’est la suite logique des virages pendulaires et du 360. Se confronter à cet exercice est un excellent moyen de soigner sa timidité ou de canaliser son agressivité. C’est une manœuvre importante dans sa capacité à dominer sa voile.
Un pilote qui sait tenir sa voile en wing-over ferme beaucoup moins en turbulence.
Il y a quelques situations où un pilote qui maîtrise les wing-overs a plus de chance de s’en sortir qu’un pilote ayant fait l’impasse. Car un bon wing-over doit ressembler à une sorte de temporisation d’abattée. Une tempo en rotation. Geste nécessaire pour la maîtrise des fermetures asymétriques ou la sortie avant de la vrille ou du décrochage asymétrique.
Et puis, une fois maîtrisée, la manœuvre procure des sensations qui pourraient bien finir par vous plaire.