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 La temporisation d’une forte abattée  / 1

 

Introduction

 

Pour aborder ce chapitre il faut avoir parfaitement assimilé la 2ème partie de ce manuel, et notamment le chapitre sur le tangage (ici).

 

Dans les chapitres précédents consacrés au tangage, nous avons appris à amortir des abattées assez peu dangereuses, même si le pilote reste contemplatif ou timide sur les commandes.

 

Mais certains exercices de pilotage ou certains incidents de vol peuvent déboucher sur une sortie en abattée violente!

Un tel mouvement doit être considéré comme une amorce d’incident de vol.

Le but est alors d’éviter la fermeture, sans surpilotage.

 

 

Faire une tempo

Le geste à réaliser doit être autoritaire mais respecter certains timings. Cela s’appelle faire une tempo (diminutif de temporisation).

Prononciation: on ne parle pas du tempo en musique!

«Tempo ! » est une consigne très importante que tout moniteur peut être amené à vous donner lorsque vous volez encadré. C’est un fondamental du pilotage.

 

Un pilote qui sait faire de bonnes tempos, même tardivement, ne devrait plus avoir peur des abattées.

Il est surtout en sécurité et peut se confronter soit à des ailes plus pointues, soit à des aérologies plus mouvementées, soit à des exercices de pilotage plus avancés.

Mais il y a de gros risques si le pilote agit mal: fermeture frontale massive, plongeon, chute dans la voile ou encore décrochage dynamique et ses complications.

 

 

Qu’est ce qu’une méchante abattée?

  • A partir de 45°, le mouvement d’abattée est engagé.
  • Entre 45 et 90° l’abattée est forte.
  • A plus de 90°, l’abattée est méchante et dangereuse!

 

L’abattée pendulaire

Les abattées dangereuses peuvent être d’origine pendulaire.

Dans ce cas, le pilote est prévenu à l’avance car il constate un fort déséquilibre: l’aile loin derrière, l’assiette fortement positive.

 

Une abattée pendulaire est puissante.

 

Il y a toute l’énergie du pilote à contrôler et il faudra utiliser beaucoup de débattement aux commandes pour la contrôler. Mais l’abattée pendulaire maximum n’est que de 90°.

 

Dans une grosse abattée pendulaire, le pilote recule!

 

Cette vidéo permet de se rendre compte de la trajectoire du pilote dans cette belle chandelle, son abattée, et la phase d’accélération qui suit.

Vidéo: chandelle

 

Il n’est pas facile de réaliser un montage complet car les images se superposent. Alors décomposons chaque phase.

Voici la ressource, en vert:

Chandelle-T5-1

 

Voici l’abattée, en rouge:

Chandelle-T5-2

 

Et voici la phase d’accélération, en orange:

Chandelle-T5-3

 

Si on superpose les trajectoires, ça donne ça:

Chandelle-T5-4

 

Le pilote recule dans l’abattée!

 

L’abattée aérodynamique

Nous savons que l’abattée peut avoir une origine aérodynamique.

Notamment toute action de relâcher rapidement une grosse quantité de frein. Mais aussi, après une fermeture, une parachutale, ou encore un décrochage. L’abattée aérodynamique maximale est de 90° en sortie de marche arrière.

 

Une abattée aérodynamique est rapide!

 

Il est plus dur d’anticiper sur une abattée aérodynamique et le pilote peut facilement se faire surprendre. Elle est rapide mais assez facile à arrêter car on ne contrôle que l’énergie de la voile qui est légère. Elle ne demande pas spécialement de gros débattement aux commandes. On peut intervenir tard et être efficace malgré tout.

 

Abattée pendulaire + abattée aérodynamique!

Les abattées les plus dangereuses se produisent lorsqu’il y a une addition de ces deux abattées.

 

L’énergie et la vivacité de la voile, plus toute l’énergie pendulaire du pilote. Ces supers abattées nécessitent un très gros débattement aux commandes pour éviter le vrac. Au delà de la probable fermeture frontale massive, le risque serait surtout de tomber dans sa voile.

 

 

Comment contrôler une forte abattée?

 

Pour contrôler une forte abattée, il faut freiner fort!

 

Le but est d’empêcher la fermeture! Une voile bien freinée peut atteindre 90° en fin d’abattée sans fermer. Mais il faut freiner amplement.

  • Un petit mouvement d’abattée se contrôle avec un peu de frein (disons 50% du débattement aux commandes).
  • Un gros mouvement d’abattée se contrôle avec un gros freinage (80% du débattement).
  • Un très gros mouvement d’abattée, se contrôle avec un très gros freinage (100% du débattement, voir tout le débattement morphologique du pilote, et avec des freins réglés courts).

 

Mais il ne suffit pas de freiner.

Il faut également relâcher complètement lorsque l’abattée est finie.

 

 

Les risques de rater sa tempo

 

Pas d’action

Le pilote reste passif dans l’abattée. Le mouvement se poursuit jusqu’à la fermeture… Soit le pilote n’a pas identifié le mouvement, soit il n’a pas conscience des risques encourus à laisser faire une telle abattée. Rester bras hauts a ses limites, en voici une!

 

Une action insuffisante

Le pilote freine mais insuffisamment. La voile poursuit son mouvement jusqu’à la fermeture. Voir même le freinage crée la fermeture. Le pilote peut avoir un problème de timidité: il n’ose pas utiliser une forte amplitude de freinage car il n’a pas appris à le faire. Ou pire encore, le pilote freine fort, mais malgré un geste ample, l’action n’est pas suffisante. Il se peut que la saisie des commandes et la gestuelle en soient la cause.

 

Une action relâchée trop tôt

Si le pilote relâche trop tôt son freinage, la voile repart de plus belle en abattée. C’est comme si le pilote n’avait rien fait.

 

Une action trop maintenue ou à contre temps (le surpilotage)

Le pilote ne relâche pas son freinage alors que commence la phase d’accélération. Il peut alors se produire un phénomène de décrochage dynamique très violent et souvent source d’autres ennuis.

 

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