Accueil - Manuel de Pilotage-Couverture - Sommaire - La voltige - SAT-asym-Infinity-sommaire - SAT-asym-Infinity-4-Rythmer une SAT

ESPACE-TRANSP

SAT Asymétrique, Rythmique SAT et Infinite Tumbling

TRAVAUX-mini-v2 Ce chapitre est en construction.

Rythmer une SAT

Il est possible de partir d’une simple SAT, et de la rendre de plus en plus asymétrique avec des actions de “pompage”: tirer puis lâcher la commande de frein. On dit que l’on fait “monter” la SAT. On parle alors de Rythmique SAT.

Il est également possible d’entretenir une SAT asymétrique par un pilotage rythmé.

C’est un exercice délicat car il s’agit d’effectuer des gestes à des moments très précis.

Pour bien se comprendre, il nous faut un peu de théorie…

 

Les deux phases d’une Rythmique SAT

Lors d’une SAT asymétrique ou d’une Rythmique SAT, il faut distinguer deux phases dans le mouvement (du point de vu du pilote).

  • Lorsque la voile monte.
  • Lorsque la voile descend.

 

Au début, lorsque le mouvement est encore assez peu asymétrique, la voile ondule dans le paysage.

Dessin: ondulation d’une SAT asymétrique (à droite) dans le paysage sur 360° vu du pilote

Entre l’image 1 et l’image 2: la voile descend dans le paysage par rapport au pilote.

Entre l’image 2 et l’image 3 la voile monte dans le paysage par rapport au pilote.

L’image 1 (qui correspond à l’image 3) est le moment où la voile est au plus haut. C’est bien entendu un passage très important pour le pilotage.

L’image 2 est le moment où la voile est au plus bas. C’est un passage encore plus important!

Toute la difficulté du pilotage réside dans la capacité du pilote à identifier ces deux instants.

Les variations de “force centrifuge”, l’effort à la commande, ou encore le bruit de la voile peuvent être des éléments qui aident à savoir où on en est… Mais le regard est l’élément le plus important notamment pour aider à identifier le moment où la voile passe à son point le plus bas. Attention: si le pilote regarde seulement la voile, il risque de ne pas bien voir le paysage et être victime de désorientation spatiale. Or nous verrons que parfois, une toute petite erreur de timing peu avoir de lourdes conséquences…

Pour passer à son point le plus bas, la voile décrit une sorte de parabole dans le paysage, un peu comme lors d’un Wing-Over, mais la parabole est beaucoup plus ouverte.

Montage: parabole d’un début de Rythmique SAT à droite vue du pilote

Dans cette séquence, on voit bien la trajectoire parabolique de la voile dans le paysage. La voile passe à son point le plus bas sur l’image 3.

Vidéo: voici la vidéo correspondante pour s’entrainer à voir la parabole… Observer le bout d’aile gauche par rapport au paysage.

 

Le pilotage d’une Rythmique SAT

 

Le pilotage à la sellette

Le pilotage à la sellette à son importance. Il faut surtout bien se caler et ne plus bouger, ou très lentement. Il est donc conseiller de se tenir fermement avec le bras extérieur aux élévateurs. Le bras tendu, le coude verrouillé afin de résister à la “force centrifuge”. Il faut aussi être bien adossé: le dos du pilote en appuis sur le dossier de la sellette. Une sellette d’acro doit avoir un dossier suffisamment rigide pour maintenir le pilote à l’image d’un siège baquet. N’hésitez pas à bien ajuster tous les réglages pour avoir une sellette la plus stable possible: ventrale pas trop ouverte, et toutes les sangles de réglage bien tendues (pas de sangle de réglage relâchée).

Sachez qu’il est tout à fait possible de rester au neutre dans la sellette. Surtout avec des ailes bien chargées. Et surtout lorsque l’on est débutant.

Il est possible de se pencher du côté de la manoeuvre, comme pour une SAT classique. Mais seulement lorsque l’on cherche à faire monter la manoeuvre. Cela permet d’être nettement plus efficace. Mais il faudra penser à revenir progressivement au neutre au fur et à mesure que la manoeuvre devient plus verticale. Cela complique donc le pilotage en rajoutant une chose à laquelle penser.

 

Le pilotage aux freins

Les actions de pilotage à la commande de frein vont, entre autre, permettre de redonner de la vitesse à la manoeuvre. En effet nous savons que chaque freinage crée un potentiel d’abattée aérodynamique. Lorsque le pilote relâche ce freinage, la voile accélère ! L’abattée aérodynamique s’additionne au mouvement de rotation pendulaire. C’est ainsi que l’on peut entretenir la manoeuvre et lui redonner de la vitesse si nécessaire.

 

Pour entretenir la rotation et pour rendre la manoeuvre de plus en plus asymétrique il faut:

  • Tirer le frein intérieur lorsque la voile monte.
  • Lâcher le frein lorsque la voile arrive à son point le plus haut.
  • Rester bras hauts tant que la voile descend…
  • Recommencer à freiner après que la voile ait passé à son point le plus bas.

 

Reprenons notre dessin de référence:

Le pilotage consiste à:

  • Relâcher le frein en 1.
  • Freiner après 2 (et surtout pas avant).
  • Relâcher en 3 etc.

 

Au début tout va très vite ! Chaque action est très rapprochée de l’action précédente et de la suivante.

Tant que la manoeuvre n’est pas très engagée, les erreurs de timing ne sont pas graves.

Si des gestes sont effectués à contre temps, la manoeuvre “descend” et se rapproche de plus en plus d’une simple SAT classique. Le pilote est centrifugé et le taux de chute peut être très élevé.

Si les gestes sont effectués au bon moment, la manoeuvre devrait être de plus en plus asymétrique. Chaque phase dure alors de plus en plus longtemps. Les timings s’espacent dans le temps.

Lorsque la manoeuvre commence à être bien asymétrique, il ne faut surtout pas freiner trop tôt!

Il faut freiner après que la voile soit passée à son point le plus bas (après 2). Car si on freine trop tôt, la voile risque de fermer par réaction au freinage: FRAF!

 

Débuter une Rythmique SAT

Comme nous l’avons vu, il a deux manières de débuter:

  • depuis une simple SAT,
  • ou depuis une SAT asymétrique.

 

Débuter depuis une simple SAT

Pour découvrir la manoeuvre, je conseil de débuter depuis une simple SAT.

La manoeuvre ne demande pas plus de préparatif qu’une SAT classique. Pensez juste que le taux de chute peut être très élevé, surtout lorsque l’on est débutant. Il faut donc beaucoup de hauteur / sol avant de débuter.

Depuis le vol droit et stabilisé, il faut rentrer en SAT en cherchant à obtenir une SAT bien inclinée (proche des 90°). Mais il ne faut pas la maintenir: dès que la voile est bien inclinée, il faut immédiatement commencer à rythmer en relâchant. Sans attendre! Cela permet de profiter de l’énergie de la rentrée en SAT: vous savez ce pic de “force centrifuge”!

Le tout premier “pompage” est très bref! Lâcher un peu, mais recommencer à tirer immédiatement! Il ne faut pas rester bras hauts: dès que la voile redescend (et surtout avant qu’elle ressorte en 360) il faut recommencer à tirer fortement! Au début cela va très vite. Il est même possible de ne pas relâcher totalement le frein.

Le deuxième relâché doit être complet (pas de frein du tout). Il faudra rester bras haut plus longtemps: attendre le bon moment pour tirer à nouveau… C’est à dire attendre que la voile ait passé le point le plus bas…

Dès le début il faut donc chercher à voir la voile onduler dans le paysage et décrire une parabole. Pour cela, les pilotes ayant déjà travaillé la SAT asymétrique “à l’ancienne” ont un petit avantage.

Un moniteur peut vous aider avec des “tire”… “lâche”… “tire”… “lâche”… Mais cela va tellement vite que ce guidage radio ne peut être un téléguidage.

Il s’agit d’un guidage de référence. C’est à dire que le pilote doit tirer en même temps que le moniteur dit “tire” et relâcher en même temps que le moniteur dit “lâche”. Cela permet de se rendre compte si on est dans le timing ou complètement à contre temps…. Mais si le pilote est en “mode téléguidage” c’est à dire qu’il attend que le moniteur dise “tire” pour tirer, il sera toujours bien trop en retard.

 

Dans la phase de découverte et d’apprentissage, avec des timings imprécis et irréguliers, il est fort probable que la manoeuvre ne monte pas du tout… Ou bien qu’elle monte… Puis redescende… Puis remonte…

Il arrive aussi que malgré des timings précis, la manoeuvre ne monte pas bien. C’est soit que le pilote est trop timide à la commande, soit qu’il ne reste pas bien calé dans la sellette.

Si la gestuelle est précise, la manoeuvre ne fait que monter et devient de plus en plus impressionnante.

Il ne faut pas hésiter à sortir dès que l’on se sent impressionné ou perdu. Pour cela: rester bras haut et laisser la voile redescendre en Anti Rythmique (voir plus bas).

 

Vidéo: exemples de rentrée depuis une simple SAT

 

 

Débuter depuis une SAT Asymétrique

Lorsque le pilote commence à être assez bon, il est possible de commencer par une SAT Asymétrique, comme nous l’avons vu sur la page précédente.

L’avantage est qu’il est plus facile de gérer l’énergie. Autre avantage, la manoeuvre est asymétrique dès le début. Cela peut faire gagner du temps, et donc de la hauteur.

 

Si la manoeuvre évolue bien, elle se rapproche du Tumbling.

Dans ce cas, il nous faut un autre dessin de référence qui représente un Tumblig parfait vu de profil. Ce dessin représente le positionnement de la voile par rapport au pilote. Il nous servira sur toute la suite de cette page.

Dessin de référence: Tumbling vue de profil

Pour vous aidez à vous rappeler de la position des numéros, remarquez que ce sont ceux d’une montre.

Dans ce dessin la voile est au dessus du pilote, à la verticale, en 0 (minuit ou midi, mais aussi le “point 0”: la position de la voile en vol droit et stabilisé).

Elle est sous le pilote, à sa verticale, en 6 (à 6 heures).

Ce dessin est valable même si la manoeuvre n’est pas encore parfaitement verticale. L’image 0 représente le passage de la voile à son point le plus haut. L’image 6 le passage à son point le plus bas.

 

Le visuel du pilote devient très différent

Si le pilote regarde la voile, il voit en arrière plan alternativement le ciel, la terre, le ciel, la terre…

 

Les timings pour rythmer une SAT

Pour rythmer une SAT il faut:

  • Commencer à freiner en 7.
  • Relâcher en 0.

 

Freiner trop tôt ? Fermeture !

Il faut commencer à freiner seulement une fois que la voile remonte.

Si le pilote freine trop tôt, en 3, 4, 5 ou même en 6, la voile risque de fermer par réaction au freinage. FRAF !

C’est pourquoi je recommande de freiner en 7 ou même en 8. Si le pilote est légèrement en avance (6,5) ce n’est pas grave.

Mais si le pilote à l’intention de freiner en 6,5 et qu’il est en avance (5,5) la sanction serra une fermeture massive de la voile!

Attention, au début, une petite avance sur le timing ne provoque pas systématiquement la fermeture. Mais il peut y avoir des signes comme par exemple une petite amorce de fermeture des bouts d’aile. Une sorte d’ondulation qui détend certaines suspentes. La voile vous envoie un signal… Un avertissement! Lorsque la manoeuvre sera plus verticale, la fermeture risque d’être beaucoup plus problématique en faisant perdre beaucoup d’énergie. Le risque est alors que la voile ne passe pas le tour suivant ce qui pourrait se traduire par un plongeon, voir une chute dans la voile!

 

Freiner trop tard ? Pas grave…

Si le pilote commence à freiner un peu trop tard, en 8, ou même en 9… Ce n’est pas très grave. Son action ne sera pas aussi efficace. Il peut compenser ce retard en utilisant plus d’amplitude à la commande sur une durée plus courte.

Si le pilote débute son freinage vraiment très tard: en 10 ou en 11, ce n’est pas dramatique. Mais il n’a plus beaucoup de temps pour agir car le moment de relâcher est imminent. Le risque est alors d’être en retard sur le timing du relâché.

 

Relâcher tard ?

Le bon timing pour relâcher le freinage est lorsque la voile est à son point le plus haut. En générale on ressent une augmentation des G à cet instant et la commande de frein devient soudainement plus dure. C’est une des sensations importantes qui permet d’être précis dans cette manoeuvre: on relâche lorsque l’on sent la commande de frein vous tirer brutalement la main.

En relâchant à cet instant, on additionne l’abattée aérodynamique au mouvement pendulaire.

Si le pilote relâche un peu trop tard, en 1, ce n’est pas grave. La manoeuvre devrait continuer de s’amplifier (mais moins bien).

Si le pilote relâche vraiment trop tard: en 2, la manoeuvre s’amplifier moins (voir elle redescend). De plus la voile risque d’être fragilisée et pourrait fermer.

Si le pilote maintient le freinage vraiment trop longtemps (jusqu’en 3 ou plus), le mouvement se transforme en attaque oblique et c’est le VRAC garanti.

 

Relâcher tôt ?

Si le pilote relâche son freinage un peu trop tôt, ce n’est pas grave. L’action est simplement moins efficace. Il faut compenser en freinant plus amplement.

Mieux vaut relâcher tôt que relâcher tard.

 

En résumé, surtout lorsque l’on est débutant, il vaut mieux commencer à freiner tard et freiner brièvement.

 

Une SAT de plus en plus asymétrique, de plus en plus impressionnante, de plus en plus engagée!

A force de monter, la manoeuvre se rapproche du Tumbling de plus en plus vertical. Il est conseillé d’agir avec de moins en moins d’amplitude à la commande, de commencer à freiner encore plus tard, et relâcher encore plus tôt.

Si le pilote était penché dans la sellette, il faut revenir progressivement au neutre.

 

Tumbling parfaitement vertical ?

Lorsque la rotation est bien verticale (on dit “dans l’axe”), si le pilote continue à agir du même côté, la voile va se désaxer de l’autre côté: la manoeuvre redevient de moins en moins asymétrique.

Lorsque l’on pense être arrivé au tumbling vertical, ou si on ne sait plus trop bien ce qu’il se passe, il peut être intéressant de faire un tour sans rien faire (bras hauts).

Soit la manoeuvre redescend du côté ou elle est montée. Il faut alors recommencer à rythmer du même côté.

Soit la manoeuvre redescend de l’autre côté. Il faut alors rythmer avec l’autre commande.

Pour être capable de comprendre que la voile est passée de l’autre côté et être capable d’agir correctement, il est très important de travailler des deux côtés dès le début de l’apprentissage.

Si la manoeuvre est bien verticale (un Tumbling parfait) la voile va effectuer un tour de plus dans l’axe. Dans ce cas, il est possible d’alterner en tirant alternativement d’un côté puis de l’autre.

Il est aussi possible de passer à un freinage symétrique (certains parlent d’un freinage double):

  • Freiner avec les deux commandes en même temps…
  • Relâcher les deux commandes en même temps.

 

Cela redonne de l’énergie à la manoeuvre mais, du coup, le pilote se fait encore plus centrifugé. Ce freinage symétrique permet d’entretenir la manoeuvre et de la conserver dans l’axe.

Freiner avec les deux commandes signifie que le pilote ne se tient plus aux élévateurs et cela représente un cap assez délicat à passer. Une astuce consiste à se tenir avec les coudes en bas des élévateurs lorsque l’on freine, puis de se tenir bras hauts aux élévateurs à chaque fois que l’on relâche.

Il n’est pas nécessaire d’utiliser beaucoup d’amplitude: 20 à 30 cm de frein suffisent.

Le freinage est encore plus efficace en tirant vers l’intérieur: les deux mains se dirigent vers le visage. Cela permet de tirer davantage sur les bouts d’ailes qu’au centre de la voile.

Si vous ne vous entez pas prêt à freiner symétriquement, pour pouvez très bien continuer de ne pas freiner pendant 1 tour, puis de freiner alternativement d’un côté ou de l’autre… Un jour viendra ou vous sous sentirez capable de lâcher les élévateurs pour passer au freinage double.

 

Toute la difficulté est de se rendre compte de la situation:

  • La rotation est elle bien verticale ?
  • Est elle désaxée à droite ?
  • Est elle désaxée à gauche ?

 

Comment savoir ?

Le seul moyen dont on dispose pour se rendre compte de la situation est le regard. Or lorsque l’on débute en Rythmique SAT, le champs de vision du pilote à tendance à être réduit. De plus, il faut une certaine disponibilité cérébrale que l’on n’a pas forcément avec l’émotion des débuts…

Il faut regarder où est la voile par rapport au paysage lorsqu’elle passe devant et sous le pilote: entre les images 3 et 6.

Mais pour cela, il faut regarder le paysage et non la voile!

Le plus difficile n’est pas de voir la voile… C’est de voir (et de comprendre) le paysage. La seule solution est de regarder le paysage le plus tôt possible pour avoir le temps de le comprendre. Il faut être en train de regarder l’horizon depuis quelques instants avant que la voile arrive dans le champ de vision.

  Conseil: avant de débuter votre Rythmique SAT pensez à regarder votre environnement et notamment à quoi ressemble le paysage en bas, à la verticale du pilote. Identifier et enregistrer la verticale.

  Conseil: lorsque le pilote freine pour rythmer la SAT, (notamment à partir de l’image 9 ou 10, en tout cas avant de relâcher) il faut baisser la tête, pour aller chercher du regard la ligne d’horizon (qui se situe vers vos genoux) comme dans le dessin ci-dessous.

En plus, baisser la tête avant de relâcher les freins, permet de mieux résister à la force centrifuge. C’est mieux pour vos cervicales!

Photo: la championne du monde 2016 Christina Kolb en Rythmique SAT en train de regarder vers l’horizon.

Dans cette photo Christina est en train de rythmer une SAT à droite. Par rapport à notre dessin de référence, cette image correspond au numéro 10. C’est ainsi qu’elle voit le paysage devant elle, au niveau de l’horizon… Bien entendu, elle ne voit pas la voile!

Lorsque la voile arrive dans votre champ de vision, il faut  aller chercher la verticale (le sol: le lac ou le fond de la vallée) en regardant à environ 45° vers le bas. Le plus tôt possible de manière à avoir un peu de temps pour comprendre le paysage. Cela permet aussi de surveiller sa hauteur / sol, gérer sa dérive ou vérifier si l’espace est dégagé.

Si votre champ de vision est assez large, vous devriez être capable de voir en même temps: l’horizon, la voile et le sol à la verticale.

Le pilote doit alors progressivement lever la tête pour continuer de voir le sol. Il est ainsi possible de voir la voile se déplacer dans ce paysage et arriver à son point le plus bas.

Il est très important de voir la voile lorsqu’elle passe en bas! La voile va vous donner des informations à ce moment là. Est elle dans l’axe, à droite ou à gauche? Mais aussi et surtout est elle bien gonflée? Y a t’il une petite fermeture de bout d’aile? Où une grosse fermeture?! Si le pilote voit la voile fermée, il peut réagir correctement. S’il ne la voit même pas, il risque d’être surpris par la suite des évènements.

Si vous arrivez à lire le paysage, vous arriverez alors à comprendre si la voile passe bien à la verticale, ou bien si elle est de côté. Cela demande de l’habitude, de la disponibilité cérébrale, et un champs de vision élargi. Ce n’est pas facile… C’est la principale difficulté de cette manoeuvre!

Si en 6 la voile est à droite il faudra rythmer à droite pour la faire redresser.

Si elle est à gauche, il faudra rythmer à gauche.

Dans le doute, il vaut mieux ne pas rythmer (bras hauts) pendant un tour. 

 

Si elle est dans l’axe, vous pouvez passer à un freinage symétrique (freinage double): vous êtes en Infinity ! Bravo!

 

Remarquez que si votre regard est placé légèrement en avance sur la voile, lorsque vous arrivez en 7, c’est à dire au bon moment pour freiner, vous commencez à apercevoir l’horizon (le ciel) de l’autre côté ce qui peut vous aidez à ne pas freiner trop tôt.

 

Maintenir l’Infinity

Lorsque l’on est en Infinity, on est dans un équilibre précaire. Il faut souvent corriger d’un côté ou de l’autre… Parfois freiner symétriquement… Et parfois laisser faire un tour sans freiner.

Le plus important: ne jamais freiner trop tôt!

Dans la manoeuvre, il faut aussi penser à respirer.

Il faut surveiller que la voile conserve bien sa vitesse et surtout qu’elle ne ferme pas lorsqu’elle est en bas (en 6).

Attention! Au début la manoeuvre vous demande énormément de concentration et d’énergie. Et lorsque l’on réussit ses premiers tours d’Infinity, il y a un côté grisant. N’oubliez pas qu’il faut garder de la lucidité notamment pour préparer la sortie…

 

Sortir

Il y a deux manière de sortir d’une Rythmique SAT:

  • Laisser la voile redescendre en Anti Rythmique…
  • Temporiser !

 

L’Anti Rythmique

L’Anti Rythmique peut être considérée comme une manoeuvre en soit. Dans ce cas, cela consiste à partir d’un Tumbling bien vertical, à le faire redescendre et finir en SAT. Un Tumbling to SAT.

Mais c’est aussi et surtout un moyen simple et bien pratique pour sortir de nos manoeuvres (sans pour autant chercher à connecter avec une SAT).

Redescendre en Anti Rythmique est particulièrement simple. Il faut rester bras hauts en se tenant aux élévateurs. La voile redescend. La sensation est assez bizarre mais la voile va finir par se retrouver en 360.

A un moment donné, très brièvement, il est même assez facile de reconnaître une simple SAT et, pourquoi pas, de se remettre en SAT.

Si la manoeuvre est encore très asymétrique, la voile redescend du côté où elle est monté et l’on se retrouve en 360 du côté de la SAT Asymétrique d’origine.

Si la manoeuvre à dépassé la verticale, il se peut que la voile redescende de l’autre côté que la SAT Asymétrique d’origine.

Il se peut que la voile ferme un peu des bouts d’ailes mais sans conséquences.

Attention à ne pas freiner pendant que la voile redescend: elle pourrait fermer par réaction au freinage.

Attention!

Une sortie en Anti Rythmique peut prendre du temps et consommer de la hauteur!

Prenez des marges de sécurité!

Si le Tumbling est parfaitement vertical, la voile peut même faire plusieurs tours dans l’axe. Il convient alors de freiner d’un côté, en respectant les timings habituels, pour désaxer la manoeuvre et lui permettre de redescendre.

Une fois que la manoeuvre descend, sachez qu’elle descend plus vite si le pilote ne reste pas trop penché dans la sellette voir s’il se penche du côté opposé (se pencher à gauche lorsque l’on fait redescendre une SAT Asymétrique vers la droite).

 

L’Esfera

Réaliser une Esfera (une sphère en espagnol) est en fait un enchainement qui consiste à partir d’une simple SAT d’un côté, Rythmer cette SAT et la monter jusqu’a ce qu’elle soit dans l’axe, puis la faire basculer de l’autre côté, la laisser redescendre en Anti Rythmique et finir en SAT du côté opposé à la SAT de départ.

Techniquement pour le pilote qui maitrise chaque manoeuvre, il s’agit d’un enchainement plutôt assez facile.

 

 

La sortie par la tempo ou le décrochage

La sortie par la tempo que l’on peut également qualifier de “sortie dans l’axe” est beaucoup plus efficace en terme d’économie de hauteur. A condition qu’elle soit réussi bien sûr.

Je parle de sortie par la tempo… Mais en fait, il faut carrément décrocher la voile et pour cela il faut freiner amplement!

Il ne faut pas faire son timide!

Il faut “planter les freins”!

Utiliser un débattement morphologique maximum!

Bras tendus sous les fesses!

 

La difficulté est qu’il y a un timing bien précis pour freiner: lorsque la voile est à la verticale: entre 6 et 7!

Reprenons notre schéma de référence:

Le bon timing pour décrocher est 6: la voile en bas, à la verticale.

C’est le moment où la voile est la plus “molle”. Le freinage est donc assez facile. De plus ce timing permet d’avoir du temps pour agir.

Au début il est conseiller de maintenir un court instant une marche arrière stabilisée.

Avec l’expérience, il est ensuite possible de profiter du fait que le pilote retombe sous la voile pour se retrouver en parachutale et pourquoi pas connecter un Hélicoptère.

Il est aussi possible de laisser la voile passer en avant: une sorte d’abattée contrôlée, si le pilote préfère repartir en vol avant…

 

Tempo trop tôt? Risque de fermeture!

Si le pilote freine trop tôt, en 3, 4 ou même 5, la voile risque fort de fermer massivement par réaction au freinage (FRAF)!

On obtient ainsi de belles “boules” avec risque de cravates mais ce n’est pas forcément très dangereux car le pilote à suffisamment de vitesse pour “retomber” derrière la voile… Il faut alors maintenir la marche arrière… 

Video: exemples de tempo trop tôt

 

 

Tempo trop tard? Risque de chute dans la voile!

Si le pilote freine légèrement tard en 7 ou 8, la voile risque d’avoir déjà repris pas mal de vitesse et devient donc de plus en plus physique à décrocher: les frein deviennent très durs.

Mais si le pilote a une bonne gestuelle et de la force, il devrait parvenir soit à décrocher la voile, soit contrôler suffisamment l’abattée pour empêcher la fermeture ou, en tout cas, ne pas risquer de tomber dans sa voile.

Si le pilote est très en retard, par exemple en 9, plus la voile devient une véritable “poutre”: les frein deviennent très durs. Le pilote n’a plus assez de force ni assez de temps pour arrêter la voile. L’abattée risque d’être très dangereuse avec plongeon du pilote et un vrai risque de tomber dans la voile!

La seule situation où il est possible de passer en marche arrière même en retard est lorsque la voile a fermée en passant sous le pilote. Dans ce cas elle est “molle”. Du coup, même en retard (a cause du temps de réaction) il devrait être possible de stabiliser une marche arrière.

 

Pour résumer:

  • Pour rythmer: mieux vaut freiner un peu tard.
  • Pour la tempo: mieux vaux freiner un peu tôt!

 

 

 

Sommaire de ce chapitre