Stage de pilotage et SIV David Eyraud

MEMENTO

Plan de réaction, consignes

Avec le stress et sous le coup de la surprise, un pilote confronté à un événement imprévu risque de manquer de créativité. Il risque aussi d’avoir de mauvais réflexes.

Il faut se préparer à faire face à toutes les situations. Développer par l’apprentissage volontaire de bons automatismes. Un bon réflexe conditionné permet de gagner un temps précieux et d’éviter que la situation ne dégénère davantage.

Pour cela il faut :

  • Avoir les connaissances théoriques.
  • S’entraîner, simuler, répéter…

 

Dans le cadre d’un stage SIV, il faut être prêt à réagir à quelques consignes importantes. Savoir concrètement comment agir lorsque le moniteur donne une instruction.

Plan de réaction

En rouge la situation, le problème.

En vert : la bonne réaction, le bon geste, la consigne.

Position de sécurité = position de défense

La première chose à faire en cas de difficulté consiste à adopter une position sécurisée dans la sellette :

  • Plier les jambes !
  • Resserrer les coudes et les avant-bras le long des élévateurs.
  • Se gainer.

 

Bras hauts !

Libérer totalement les freins. Pour éviter les gestes involontaires, il faut se tenir aux élévateurs : poulies relevées, pousser les poulies contre les élévateurs arrière et pousser les élévateurs arrière jusqu’aux B pour avoir quelque chose de solide entre les mains. Se tenir avec le pouce et l’index tout en conservant correctement sa poignée de frein en main.

 

Tempo !

Diminutif de temporisation. Freiner fortement pour contrôler une forte abattée : empêcher la fermeture de la voile, voire éviter de tomber dans la voile.

Geste particulièrement technique qui nécessite un entraînement. Il faut freiner au bon moment, avec la bonne amplitude et surtout relâcher à un moment bien précis.

Il faut beaucoup de frein pour temporiser une forte abattée pendulaire. Minimum 50 cm pour les petites abattées.

“Tempo fort !”

En cas de méchantes abattées. Débattement morphologique maximum : bras tendus en arrière pour freiner dans le prolongement des élévateurs.

 

Sortir du 360…

Très souvent, un incident de vol se termine en rotation. Si ça tourne avec une voile ouverte on parle de 360 ou de spirale.

Si la rotation n’est pas très engagée la voile peut ressortir seule de la rotation : bras hauts, bras hauts, bras hauts…

Mais il se peut que la voile mette trop de temps pour sortir ou qu’elle ne ressorte jamais (neutralité spirale). Dans ce cas il faut agir !

3 options en fonction de votre état et de la hauteur…

1 – Contre “PAF !” :

Si vous n’êtes pas twisté et que vous savez dans quel sens vous tournez le plus efficace pour sortir vite de la rotation est de contrer.

Appliquer un bref contre à l’opposé de la rotation :

Appuis sellette + coup de frein de 50 cm. Par exemple si vous tournez à droite : sellette à gauche plus 50 cm de frein à gauche.

Action autoritaire mais de très courte durée ! Environ 1/2 seconde. Puis bras hauts et neutre sellette…

Vidéo : exemple de contre depuis un 360 face planète. À vitesse réelle, puis au ralenti puis à nouveau à vitesse réelle 2 fois de suite.

Il faudra ensuite gérer l’énergie de la rotation, soit en effectuant une chandelle, soit en dissipant l’énergie (mais c’est une autre histoire qui nécessite un entraînement).

Si vous n’êtes pas aguerri aux rotations, si vous ne savez pas dans quel sens vous tournez, ou si vous êtes twisté : soit freinage symétrique, soit secours !

2- Freinage symétrique (plan B) !

Si vous n’êtes pas aguerri aux rotations, si vous ne savez pas dans quel sens vous tournez, ou si vous êtes twisté :

freiner symétriquement et maintenir.

Si vous saisissez vos commandes de frein en dragonne : ajouter un tour de frein.

Se centrer dans la sellette (neutre sellette).

Descendre les commandes jusqu’au mousquetons (en bas des élévateurs) et maintenir.

Cette solution consomme de la hauteur. Il vous faut au moins 200 m / sol pour l’appliquer.

3 – Secours !

Si vous êtes bas (moins de 100 m de hauteur / sol). Lancer son parachute de secours !

 

Contrer en cas de cravate :

En cas de cravate (une partie de la voile est emmêlée dans le suspentage).

Dans l’ordre :

  1. Ne pas accepter de tourner ! Priorité au cap !
  2. Une fois sur le bon cap : défaire la cravate.

 

Contrer avec “calage de coude” :


Contrer à la sellette
du côté opposé à la cravate.

S’aider en calant son coude et son avant-bras le long des élévateurs et de la sellette pour résister au déséquilibre, avoir une bonne action sellette et de la précision à la commande.

Contrer également à la commande :

Doucement : il y a un petit débattement à la commande. Mais jusqu’à obtenir le résultat : arrêt de la rotation et maintien du cap.

Il faut maintenir le contre tant que la cravate persiste.

Une fois sur le bon cap, on peut tenter de défaire la cravate…

 

Autorotation

En cas de cravate, si le pilote est laxiste sur le maintien du cap, la voile tourne et peut se retrouver en AUTOROTATION.

Une autorotation stabilisée est une configuration de vol bien particulière :

  • la rotation est très rapide
  • il n’y a pas de vent dans le visage
  • le côté fermé se retrouve en haut et le côté ouvert en bas.
  • dans une rotation à droite (cravate à droite) la voile se stabilise sur le côté gauche.


Animation ci-dessous :
autorotation à gauche. La voile se situe à droite !

Avec suffisamment de hauteur et si le pilote n’est pas twisté, il faut contrer comme vu précédemment : calage de coude et contre commande doux progressif et maintenu…

En cas de twist, le contre peut s’avérer délicat voire dangereux !

  • Avec une bonne hauteur / sol (>200 m) essayer le freinage symétrique (plan B).
  • Avec une faible hauteur / sol : secours !

 

Défaire une cravate

Une fois sur le bon cap et avec un bon taux de chute, on peut tenter de défaire la cravate.

3 techniques :

1- Suspente de stab

Tirer fortement sur la suspente de bout d’aile.

Il peut être nécessaire de lâcher la commande frein pour tirer amplement. Dans ce cas, si possible, saisir la commande dans l’autre main. Mais sans se laisser partir en rotation !

 

2- Fermeture du bout d’aile

Réaliser une oreille, voire une plus grosse fermeture asymétrique du côté de la cravate. Puis rouvrir la voile…

Particulièrement efficace en cas de suspente coiffante (suspente qui fait le tour de la voile en passant sur l’extrados).

 

3- Décrochage asymétrique

Effectuer un bref décrochage asymétrique du côté de la cravate.

Le geste doit être radical : très ample et très rapide pour ne pas que la voile ait le temps de tourner.

La commande de frein risque d’être très dure à tirer. Il faut lever le coude pour avoir de la force (la même gestuelle que celle pour se hisser entre deux barres parallèles).

 

Ce geste demande un entraînement (voir décrochage asymétrique).

 

Coup de frein

Dans certains cas comme une phase parachutale, une boule au-dessus de la tête, un rouleau de printemps…

Mais surtout en cas de CREVETTE (voile fermée au centre et les bouts d’ailes qui passent vers l’avant) :

Il y a risque de formation d’une CRAVATE !

Appliquer un bref coup de frein symétrique :

  • Environ 50 cm
  • Non maintenue
  • Puis bras hauts, bras hauts, bras hauts…

 

Même si David répète plusieurs fois “Coup de frein !”, “Coup de frein !”, “Coup de frein !”, il ne faut en faire qu’un seul (sans attendre) puis “Bras hauts !”, “Bras hauts !”, “Bras hauts !”…

 

Marche Arrière

Pour ceux qui l’ont déjà travaillé, la marche arrière peut être un refuge pour se sortir de certaines situations.

Appliquer directement la bonne quantité de frein qui permet de stabiliser la voile en marche arrière (le meilleur compromis que l’on connaît).

Il n’est pas nécessaire d’effectuer une quelconque technique de rentrée.

Si vous ne connaissez pas votre marche arrière, vous pouvez descendre les deux commandes et vous tenir :

  • à vos mousquetons si vous avez une saisie de commande avec un tour de frein.
  • Si non : effectuer un tour de frein en plus de la saisie en dragonne et se tenir en bas des élévateurs (au-dessus du mousqueton).

 

En cas de twist

Si ça tourne :

  • Avec une bonne hauteur / sol : freinage symétrique (plan B)
  • Bas : secours !

Si ça ne tourne pas et avec un bon taux de chute : essayer de se détwister…

Prendre appui sur le cône de suspentage

Si possible, attraper le cône de suspentage, au-dessus du twist. Pousser et tirer pour se faire pivoter.

Le plus efficace quand c’est possible consiste à utiliser les deux mains.

Mais se déhancher et n’utiliser qu’une seule main peut faire gagner de la hauteur et permettre d’accéder au-dessus du twist.