Stage de pilotage et SIV David Eyraud

MEMENTO

 

Observation des élévateurs et du suspentage

Aux décollage et en vol durant la transition, intéressez vous à votre matériel.

Fonctionnement de vos élévateurs :

Si vous avez des élévateurs simples:

3 branches ( A, B et C) sans action de rappel sur les B. Il n’y a pas de question à se poser : il faudra saisir les arrières tout en hauts des élévateurs.

 

Si vous avez un système de rappel des B :

Au sol : étudiez le fonctionnement des élévateurs lorsque vous les saisissez au niveau de la poignée de rappel des B :

  • Hauteurs de la poignée et influence sur la garde ?
  • Débattement permis par le système (souvent limité en amplitude) ?

En Vol :

Vérifiez la garde lorsque vous saisissez au niveau de la poignée de rappel des B: lorsque vous saisissez votre poignée de frein en dragonne et en chasse d’eau.

Entraînez vous à saisir vos arrières tout en haut (poulie relevée).

Si vous avez une voile 2 lignes :

Y a t’il un limiteur d’amplitude ?

Y a t’il une poignée, une barre ? A quelle hauteur (influence sur la garde) ?

Y a t’il moyen de saisir les arrières tout en haut des élévateurs pour gagner en débattement et donc en efficacité ?

 

Suspentage

Vous pouvez retrouver le plan de suspentage de votre voile dans le manuel de l’utilisateur (depuis le site internet du constructeur).

Au sol ou en vol, regardez sur quelles partie de la voile vous agissez lorsque vous tirez sur vos élévateurs arrière.

Dans la corde (pyramides) mais aussi dans l’envergure : agissez-vous y compris sur les bouts d’aile ?

Ci dessous, exemple de voile en 3 lignes. Les arrières sont reliés à la ligne des C et des D par une pyramide y compris jusqu’en bout d’aile:

Ci dessous, un exemple de voile en “2 lignes 1/2”. Les arrières sont reliés à la ligne des C et des D aux centre par une pyramide. Il n’y a que 2 lignes A et B en bout d’aile. Les bouts d’aile sont bien reliés aux élévateurs arrière :

Ci dessous, autre exemple de voile en “2 lignes 1/2”. Les arrières sont reliés à la ligne des C et des D aux centre par une pyramide. Il n’y a que 3 lignes A, B et C en bout d’aile. Les bouts d’aile sont reliés aux élévateurs B. En tirant sur les élévateurs arrière on ne tire pas sur les bouts d’aile :

Ci dessous, exemple de voile en 2 lignes :

 

Exercices

 

Se diriger

Il faut une grande garde pour piloter aux arrières. Si vous pilotez avec un tour de frein, il faut le défaire et prendre ses commandes de frein en “chasse d’eau”. Si vous pilotez en dragonne, vous pouvez garder vos commandes en main normalement.

Saisir les élévateurs arrière, en haut des élévateurs. Il est possible de se diriger en utilisant la poignée conçue à cet effet (avec rappel des B) mais attention à la garde si vous pilotez avec une saisie des commandes en dragonne. Gardez en mémoire que le rappel des B pose des problèmes (garde, amplitude limitée, physique, manque d’efficacité…).

Effectuer des virages aux arrières. Tirer doucement : vers le bas mais aussi légèrement vers l’intérieur. Bien accompagner à la sellette.

Attention : il y a un petit débattement ! Mieux vaut commencer avec peu d’amplitude. Si besoin, il sera possible d’utiliser progressivement plus de débattement. Un des risques est le décrochage asymétrique, c’est-à-dire le décrochage accidentel d’un côté. Si cela arrive, vous sentez un ramollissement de l’arrière et une sensation de dérapage sur l’axe du lacet (le bout d’aile recule). David demandera “Bras hauts ! Bras hauts ! Bras hauts !” mais il serait bien de réagir avant que David ne le demande : relâcher immédiatement les deux arrières, laisser la voile plonger en abattée et, si besoin, contrôler cette abattée avec une petite tempo aux arrières.

 

Exemples de décrochages asymétriques involontaires en virage aux arrières :

 

Avant d’utiliser de trop grands débattements il serait bon de savoir identifier un décrochage involontaire en ligne droite et en virage… (voir exercices “point de décrochage” et “décrochage asymétrique”).

 

Accélérer et se diriger

Il faut vraiment beaucoup de garde pour piloter aux arrières et accélérer. Le cas échéant, défaire le tour de frein.
Dans l’ordre :

  • Saisir les élévateurs arrière…
  • Puis pousser l’accélérateur.
  • Effectuer des changements de direction.
  • Relâcher progressivement l’accélérateur en gardant les arrières en main…
  • Puis reprendre ses commandes de frein normalement.

 

Point de décrochage symétrique

Objectif : être capable de sentir l’instant du décrochage et réagir vite et bien.
L’exercice consiste à ralentir doucement aux arrières jusqu’à atteindre le point de décrochage, puis de relâcher immédiatement et contrôler, si besoin, l’abattée.
Cet exercice ne se fait pas en mode “téléguidage” : il faut relâcher avant que David ne le demande !
Pour les premiers essais : regarder la voile. Cela aide à identifier l’instant du décrochage (la voile se dégonfle).
Au moment du décrochage :

  • Les arrières ramollissent légèrement.
  • La voile bascule légèrement en arrière.

Relâcher immédiatement !
Laisser la voile se regonfler et reprendre sa vitesse : attendre qu’elle soit en avant…
Temporiser aux arrières.

Attention, la tempo aux arrières est très efficace, un petit coup d’arrière très bref devrait suffire.

Attention : plus la voile bascule loin en arrière, plus l’abattée est forte et nécessite une tempo plus appuyée (aux arrières).
Il faudra effectuer quelques essais sans regarder la voile pour affiner ses sensations sans tricher !

 
Voile allongée, attention : si vous ne regardez pas la voile en tirant sur vos arrières, il faudra la regarder une fois décrochée ! En cas de formation d’une crevette, il faut immédiatement effectuer un coup de frein (50 cm de frein symétriquement, puis relâcher) afin d’éviter la formation d’une cravate. En cas de crevette, le coup de frein est plus efficace qu’une action aux élévateurs arrière.

 

Décrochage asymétrique, en virage

L’objectif est de développer sa perception de l’instant du décrochage asymétrique lorsque l’on pilote aux arrières et apprendre à réagir vite et bien.
Réaliser un virage aux arrières, en accompagnant à la sellette et en maintenant une légère tension sur l’élévateur extérieur pour ne pas laisser la voile s’incliner en 360 et prendre de la vitesse.
L’exercice consiste à tirer de plus en plus sur l’élévateur intérieur jusqu’à atteindre soudainement le point de décrochage.

Au moment du décrochage asymétrique :

  • L’élévateur arrière ramollit légèrement.
  • La voile dérape en arrière sur l’axe du lacet.
  • Si vous regardez la voile, elle se dégonfle.

Il faut alors relâcher immédiatement, rapidement et complètement les deux élévateurs arrière !

Si vous réagissez très rapidement, il n’y a pas d’abattée à freiner.
Mais attention : si vous mettez trop de temps à réagir, il faudra freiner l’abattée aux arrières.

Cet exercice ne se fait pas en mode “téléguidage” : il faut relâcher avant que David ne le demande !

 

Tangage et tempo aux arrières
 

Se positionner de profil par rapport à la caméra.
Réaliser une série de mouvements de tangage en utilisant uniquement les élévateurs arrière.
Commencer à tirer sous la voile (point zéro). Tirer lentement, progressivement durant toute la ressource, relâcher au sommet de la ressource…
Il est possible que la voile décroche (sensation de léger ramollissement des arrières, bascule soudaine de l’aile en arrière…). Dans ce cas, relâcher immédiatement ! Il faudra peut-être freiner l’abattée aux arrières.
Lorsque David prévient “dans le prochain tempo” : amplifier une fois de plus la ressource, relâcher au sommet de la ressource et contrôler l’abattée aux arrières en respectant les bons timings : laisser la voile reprendre sa vitesse, débuter le freinage lorsque la voile arrive au-dessus du pilote (voire légèrement en avant). Relâcher le freinage à la frontière entre abattée et accélération.

 

Tangage aux arrières et accélérateur

 

Créer, amplifier et entretenir le tangage

Il est possible de réaliser du tangage en utilisant l’accélérateur. Pour cela procéder comme un tangage classique aux arrières…
Commencer par accélérer à fond et lorsque la vitesse est stabilisée, relâcher l’accélérateur et tirer sur les arrières.
Au sommet de la ressource, relâcher l’accélérateur et laisser la voile plonger en abattée.
Accélérer dès le début de la phase d’accélération (poussez rapidement l’accélérateur).
Relâcher rapidement l’accélérateur en fin d’accélération, juste avant de commencer à tirer sur les élévateurs arrière…

 

Amortir avec une tempo

Il est possible de réaliser une simple tempo (de préférence aux arrières) pour amortir le tangage…

 

Amortir en poussant l’accélérateur

Il est possible d’amortir le tangage en poussant l’accélérateur au début de la ressource et en relâchant au sommet de la ressource.
Pour cela, quand David demande “dans le prochain on amortit à l’accélérateur” ne pas accélérer dans la phase d’accélération.
Pousser rapidement l’accélérateur lorsque la voile est à la verticale (point zéro), à la toute fin de la phase d’accélération ou au tout début de la ressource.
Relâcher rapidement l’accélérateur au sommet de la ressource (avant le début de l’abattée).

 

360 avec sortie en chandelle et tempo aux arrières
 

L’objectif est de se confronter à de puissantes abattées pendulaires et de prendre confiance sur la capacité à les contrôler aux élévateurs arrière.

 

Soit 360 aux freins, tempo aux arrières

Réaliser le 360, le contre et la compensation aux freins…
Au sommet de la ressource : relâcher les freins (si besoin défaire le tour de frein), et saisir les élévateurs arrière.
Laisser la voile reprendre sa vitesse, débuter le freinage lorsque la voile arrive au-dessus du pilote (voire légèrement en avant). Relâcher le freinage à la frontière entre abattée et accélération.

 

Soit tout aux arrières

Il est possible de réaliser le 360, le contre et la compensation aux arrières.
Si votre suspentage ne permet pas d’agir sur les bouts d’ailes, il peut s’avérer difficile de partir en 360.
Dans ce cas il est possible de réaliser plusieurs balancements en roulis pour partir plus facilement en 360.

 

Si la voile décroche asymétriquement, ce n’est pas grave :

  • soit relâcher immédiatement l’élévateur arrière et gérer la sortie…
  • soit relâcher immédiatement l’élévateur arrière puis reprendre la traction pour tenter de repartir en 360.

 

Manoeuvre d’évitement aux arrières
 

S’entraîner à réaliser des virages brutaux entre 1/4 et 1/2 tour, afin d’éviter une collision.

Il sera possible de faire plusieurs essais. Il est conseillé de débuter avec des changements de direction pas trop importants. Au fur et à mesure des essais, il faudra réussir à tourner de plus en plus. L’objectif étant d’être capable de réaliser 1/2 tour (mais pas plus).

 

Déclenchement de la manœuvre

Pour donner un effet de surprise, David indiquera soit “droite!” soit “gauche!”.
Au signal descendre brutalement, rapidement et complètement l’élévateur arrière du côté demandé.
  • l’arrière ramollit
  • la voile tourne très vite sur l’axe du lacet (dérapage)

 

Maintenir l’arrière tiré durant au moins 1/4 de tour.
Relâcher rapidement et complètement “bras hauts !”
Laisser la voile se regonfler et commencer son abattée (aérodynamique).

 

Temporisation de l’abattée aux arrières :

Plus le changement de cap est important, plus l’abattée est forte.

Il faut attendre que la voile soit au moins à 30° en avant avant de temporiser aux arrières.
La tempo est très brève :

  • Un geste très rapide !
  • D’environ 30 cm d’amplitude.
  • Non maintenu : de très courte durée !
  • Relâché rapidement et complètement…

 

 

Décravatage aux arrières

 

S’entraîner à réaliser des décrochages asymétriques pour défaire les cravates.

Se ralentir symétriquement aux arrières et attendre de stabiliser les mouvements pendulaires.

 

Pour un décrochage asymétrique à droite :

Se pencher à gauche.
Regarder son bout d’aile de droite.
Descendre brutalement l’élévateur de droite !
Pendant ce temps : maintenir le contre sellette et une légère tension sur l’arrière de gauche pour ne pas tourner.
Au moment du décrochage asymétrique:

  • la voile se dégonfle
  • l’arrière de droite se ramollit
  • on sent un dérapage sur l’axe du lacet

 

Relâcher immédiatement, rapidement et complètement les deux élévateurs arrière : “bras hauts !”

Le but est de ne pas dévier de son cap (moins de 45° de changement de cap).
 

Laisser la voile débuter son abattée (abattée aérodynamique)…

 

Temporisation de l’abattée :

La plupart du temps la temporisation n’est pas nécessaire.
Mais plus le changement de cap est important, plus l’abattée est forte.

Il faut attendre que la voile soit au moins à 30° en avant avant de temporiser.

La tempo est très brève :

  • Un geste très rapide !
  • D’environ 30 cm d’amplitude.
  • Non maintenu : de très courte durée !
  • Relâché rapidement et complètement…

 

 

Wing-Over

 

Pour ceux qui maîtrisent la manoeuvre, il est tout à fait possible de réaliser de très beaux Wing-Over aux arrières.

 

 

Décrochage stabilisé aux arrières ?

Pour les pilotes ayant une certaine maîtrise du décrochage et de la marche arrière aux freins, il est possible de décrocher et de stabiliser une sorte de “marche arrière” aux arrières.

Avec une voile deux lignes, cela ressemble à une parachutale aux B.

Avec une voile 3 lignes, la manoeuvre obtenue est hybride entre une parachutale aux B et une marche arrière aux freins. L’abattée aérodynamique est elle aussi entre les deux (plus forte qu’une sortie de parachutale et moins forte qu’une sortie de marche arrière).

Le comportement de la voile dépend de la voile et de l’amplitude de traction.

Il faudra doser l’amplitude pour obtenir une voile assez stable.

Regarder la voile.

Tirer les arrières jusqu’à obtenir le décrochage.

Lorsque la voile bascule en arrière, maintenir un peu plus de débattement pour résister au rappel pendulaire.

Puis regarder la voile et doser l’amplitude de traction afin de reconstruire une voile la plus propre possible.

Si une porte apparait: prendre la porte.

Si les bout d’ailes vont en arrière ce n’est pas grave: on peut à tout moment ressortir par l’avant, en relâchant les arrières.

Si les bout d’ailes vont en avant (crevette), il y a risque de cravate!

  • Soit essayer de reconstruire la voile.
  • Soit enchainer sur une marche arrière.
  • Soit s’apprêter à gérer les cravates.

Pour une sortie volontaire: relâcher les arrières, laisser la voile reprendre sa vitesse (attendre qu’elle soit au moins 30° en avant) puis contrôler l’abattée avec une petite tempo aux arrières.